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菲迪莱

(2023-07-24 11:04:26) 下一个

菲迪莱

 

草软软的睡在清凉的杨树下,

    长苔泉水的坡上,

  浇灌草地上一千种鲜花怒放,

    黑灌木下作罢。

 

休息吧,菲德尔! 正午在树叶上

    闪光邀您进入梦乡。

 三叶草百里香陪伴,独享阳光,

    蜜蜂变幻歌唱。

 

   小路的拐角处弥漫温暖芳香,

    红玉米花点头致意,

  还有掠过山丘的鸟儿,在寻觅

    玫瑰果的荫凉。

 

 树林一片寂静; 小鹿穿过空地,

    在狼群的面前

  不再跳跃; 戴安娜深在树林间,

    擦亮杀人之矢。

 

   安睡,美丽孩子,带着纯真的笑,

    像农村的精灵!

  我将从纯蜜的口中赶走蜜蜂,

    保护你的赤脚。

 

   它的神圣形态留在你肩膀,

    如同流动的淡金色,

  在我多情的气息下,你的美丽

   辫子奔跑、飘扬!

 

  没打扰你的休息,在你清澈双眉,

    解开柔软丝带,

  把风信子与淡紫罗兰串起来,

    还有芬芳的玫瑰。

 

美丽如西西里岛花园中的蛇,

    更可亲是我的妒嫉,

  休息吧!会充满最甜蜜的气息

   吹到笛子在我的舌。

 

   哦,白色菲迪莱,用熟悉的礼赞,

    我将迷住树林;

  仙女们,在那常春藤洞口的门,

    脸色苍白,心烦意乱。

 

太阳倾斜眼花缭乱的曲线,

    看到它的热情消损,

  用你最好的微笑和你的吻

    奖励给我的期盼!

 

Phidylé

 

L'herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers,

   Aux pentes des sources moussues,

 Qui dans les prés en fleur germant par mille issues,

   Se perdent sous les noirs halliers.

 

 Repose, ô Phidylé ! Midi sur les feuillages

   Rayonne et t'invite au sommeil.

 Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil,

   Chantent les abeilles volages.

 

 Un chaud parfum circule au détour des sentiers,

   La rouge fleur des blés s'incline,

 Et les oiseaux, rasant de l'aile la colline,

   Cherchent l'ombre des églantiers.

 

 Les taillis sont muets ; le daim, par les clairières,

   Devant les meutes aux abois Ne bondit plus ; Diane, assise au fond des bois,

   Polit ses flèches meurtrières.

 

 Dors en paix, belle enfant aux rires ingénus,

   Aux nymphes agrestes pareille !

 De ta bouche au miel pur j'écarterai l'abeille,

   Je garantirai tes pieds nus.

 

 Laisse sur ton épaule et ses formes divines,

   Comme un or fluide et léger,

 Sous mon souffle amoureux courir et voltiger

l'épaisseur de tes tresses fines !

 

 Sans troubler ton repos, sur ton front transparent,

   Libre des souples bandelettes,

 J'unirai l'hyacinthe aux pâles violettes,

   Et la rose au myrte odorant.

 

 Belle comme Érycine aux jardins de Sicile,

   Et plus chère à mon cœur jaloux,

 Repose ! Et j'emplirai du souffle le plus doux

   La flûte à mes lèvres docile.

 

 Je charmerai les bois, ô blanche Phidylé,

   De ta louange familière ;

 Et les nymphes, au seuil de leurs grottes de lierre,

   En pâliront, le cœur troublé.

 

 Mais, quand l'Astre, incliné sur sa courbe éclatante,

   Verra ses ardeurs s'apaiser,

 Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser

   Me récompensent de l'attente !

 

par Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818 - 1894)

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